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Justice Affaire du clan Jerando : le parquet détaille le réseau de diffamation et de cyber-extorsion

04.03.2025 à 18 H 04 • Mis à jour le 04.03.2025 à 19 H 07 • Temps de lecture : 5 minutes
Par et
La BNPJ à Casablanca avait déféré, en date du 1 mars devant le parquet de Casablanca, cinq personnes dont une fille mineure âgée de près 15 ans, suite à une plainte déposée par une femme victime, elle et sa famille, de diffamation, de menaces et d'extorsion via des applications de messagerie instantanée (WhatsApp)

Le parquet près le Tribunal correctionnel de première instance d'Aïn Sbaâ à Casablanca a dévoilé, mardi, les derniers développements au sujet de l'affaire de poursuite de cinq individus d’un même clan familial, soupçonnés d'implication dans des actes criminels punis par la loi, dont le principal suspect, le youtubeur Hicham Jerando qui dit « dénoncer la corruption » sur TikTok, Facebook et YouTube, se trouve en état de fuite à l'étranger, plus précisément au Canada.


Hicham Jerando, qui est administrateur de la Société de développement commercial District central, visant la relance du quartier Chabanel, à Montréal, selon la presse du Québec, publie régulièrement pour les nombreux abonnés de sa chaîne YouTube, Tahadi, des vidéos dans lesquelles il commente l'actualité marocaine, en des termes jugés diffamatoires. Il a déjà été condamné au Canada pour outrage au tribunal au motif d'avoir ignoré une ordonnance de la Cour supérieure du Québec le sommant de supprimer des publications diffamatoires à l’égard d’un avocat de Casablanca.


Le substitut du procureur du Roi près la juridiction de Casablanca, Jamal Lahrour, a indiqué, lors d'une conférence de presse à Casablanca, qu' « en lien avec ce sujet, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Casablanca avait déféré, en date du 01/03/2025 devant ce parquet, cinq personnes dont une fille mineure âgée de près 15 ans, suite à une plainte déposée par une femme victime, elle et sa famille, de diffamation, de menaces et d'extorsion via des applications de messagerie instantanée (WhatsApp) ».


Suite à cette plainte, le parquet a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire confiée à la BNPJ, a-t-il ajouté, notant que cette dernière a procédé à la collecte des preuves matérielles et techniques prouvant concrètement l'implication par participation des mis en cause aux actes criminels que le principal suspect a commis et continue de commettre, sachant que ce dernier, en état de fuite à l’étranger, entretient des liens de parenté avec eux.


Un appui logistique pour commettre des actes criminels

Les mis en cause ont fourni les moyens ayant aidé le principal suspect à perpétrer et faciliter la commission de ces actes criminels, en mettant à sa disposition des cartes SIM marocaines et leurs codes PIN, utilisés pour créer et installer des applications sur les réseaux sociaux, notamment le numéro de téléphone qu’il a utilisé pour menacer la plaignante, un fait avéré par les expertises techniques réalisées sur les téléphones saisis.


Ils ont demandé au suspect principal de soulever plusieurs affaires en cours devant la justice, comme ils ont perçu des virements de la part des victimes de diffamation et d’extorsion, outre l'aide qu'ils ont apportée au principal suspect dans le montage et l'édition de plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, a précisé le substitut.


Concernant la mineure, les investigations techniques effectuées par la BNPJ montrent que le numéro utilisé pour menacer la plaignante avait déjà été installé sur le téléphone de la jeune fille, de même que le support en plastique de la carte SIM du numéro objet de l’enquête a été retrouvé dans sa chambre à coucher au même titre que cinq autres supports d’autres numéros de téléphone.


La mineure avait aussi reconnu, lors de son audition dans le cadre d’un procès-verbal en présence de son tuteur légal, avoir effectivement installé sur son téléphone des numéros d’appel utilisés par le principal suspect pour l’activation et la création de comptes WhatsApp ou sur les réseaux sociaux en vue de les utiliser à des fins d’extorsion, de diffamation, de menaces et d’autres actes criminels.


Dans le souci de préserver l’intérêt supérieur de la mineure et conformément aux dispositions juridiques en vigueur, la jeune fille en question a été déférée devant le juge des mineurs, qui a décidé son placement dans un centre pour protection de l’enfance.


Poursuite pour complicité d'outrage et autres délits

Suite à quoi, le parquet a décidé de poursuivre les cinq mis en cause pour complicité d'outrage à une instance constitutionnelle et à un corps organisé, de diffusion et de publication d’allégations et de faits mensongers pour atteinte à la vie privée d'autrui et diffamation, ainsi que de participation au délit de menaces. L’un des prévenus est poursuivi également pour outrage à un avocat lors de l’exercice de ses fonctions, a expliqué Lahrour.


Tous les mis en cause ont été déférés en état d'arrestation devant le tribunal, afin qu’ils soient jugés conformément à la loi, au vu de la gravité des actes commis.


Ces personnes avaient bénéficié, au moment de leur arrestation et lors de leur comparution devant ce Parquet, de toutes les garanties de procédure prévues par la loi, dont le droit de faire appel à un avocat lors de l'interrogatoire, a rappelé le substitut.


Dans un récent communiqué, où elle prend la défense du clan Jerando, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) précise l’identité des personnes arrêtées : Malak, une élève de 13 ans souffrant d’anémie et d’une maladie rare  Jamila Jerando, la mère de Malak âgée de 25 ans, femme au foyer  Abderrahim Tahiri, le neveu de Mohamed Jerando , un proche du maroco-canadien, activiste local de l'AMDH  et Ahmed Tahiri, résident de Guercif et époux de la sœur de Jerando. Le communiqué ajoute que Mohamed Jerando a été interrogé à quatre reprises ces derniers mois par la Gendarmerie royale de Oued Amlil et de Tahla, sur instruction du parquet de Taza.


Tout en informant l'opinion publique des faits précités, Lahrour a fait savoir qu'un groupe supplémentaire d'individus a comparu ce mardi devant le parquet pour son implication présumée dans les crimes de diffamation et d'extorsion.


Par conséquent, il a été décidé de poursuivre l'un des suspects pour délit d'outrage à un corps organisé, de diffusion et de publication d’allégations et de faits mensongers pour atteinte à la vie privée d'autrui et diffamation ainsi que pour participation.


La plainte contre les autres suspects a été classée sans suite, a relevé le substitut, ajoutant que l'enquête est toujours en cours en vue de l'interpellation des autres individus impliqués dans les actes criminels susmentionnés.

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