
n°458.L’annulation de l’élection à Istanbul marque une nouvelle dérive autoritaire
Istanbul (Turquie), correspondance.– Lundi soir, le président du Conseil électoral suprême (YSK) de Turquie, Sadi Güven, n’affichait pas la sérénité de l’homme de loi qui vient de rétablir la justice. Interpellé par des journalistes alors qu’il quittait dans la nuit son institution, l’ancien juge, les traits tirés, s’est refermé comme une huître. « Le processus juridique a pris fin. Le YSK a pris sa décision au terme d’une réunion de ses onze membres. Nous avons transmis cette décision par écrit. C’est tout ce que j’ai à dire », a-t-il lâché avant de disparaître.
Quelques heures plus tôt, le Conseil venait d’invalider l’élection d’Ekrem Imamoglu, le premier candidat de l’opposition sociale-démocrate à avoir battu la mouvance islamo-conservatrice du président Recep Tayyip Erdogan sur son propre terrain, la métropole d’Istanbul, depuis 1994.
Élu le 31 mars avec seulement 13 500 voix d’avance sur son concurrent du Parti présidentiel de la justice et du développement (AKP), l’ex-premier ministre Binali Yildirim, Imamoglu a été investi par le YSK le 17 avril, au terme de dix-sept jours de laborieux recomptages exigés par l’AKP. Mais le Conseil électoral devait encore examiner les recours « exceptionnels » déposés par le parti du Reis, concernant de possibles manipulations du scrutin.

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