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n°100.Les enjeux de la visite d’Alfonso Dastis, diplomate en chef espagnol

13.02.2017 à 19 H 43 • Mis à jour le 13.02.2017 à 19 H 44 • Temps de lecture : 2 minutes
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Alfonso Dastis, nouveau chef de la diplomatie espagnole a rencontré ce lundi 13 février à Rabat son homologue Salaheddine Mezouar. Une première visite de travail dans un contexte tendu entre le Maroc et l’Union européenne dont la première victime pourrait être l’Espagne, explique dans El Confidencial, le journaliste Ignacio Cembrero, spécialiste des questions maghrébines

La relation entre le Maroc et l'Union européenne qui traverse une zone de turbulence fait craindre à l'Espagne « d’en être sa première victime », estime le journaliste Ignacio Cembrero dans une analyse publiée ce lundi 13 février à l’occasion de la première visite du ministre espagnol des Affaires étrangères, Alfonso Dastis à Rabat.


Parmi les membres de l'UE, l'Espagne est manifestement « le maillon le plus faible face à des éventuelles représailles marocaines », écrit-il dans El Confidencial, étant le principal bénéficiaire de l'accord de pêche avec le Maroc et la première destination des migrants irréguliers. De plus, avec Rabat, une étroite coopération « particulièrement utile » à Ceuta et Melilla dans la lutte contre le terrorisme pourrait en être affectée.



Cembrero rappelle que les autorités marocaines ont déclenché une offensive diplomatique visant à ce que l'UE ignore le verdict de la Cour européenne de Justice (CJUE) afin d’éviter des conséquences dommageables sur l'ensemble des accords entre Rabat et Bruxelles englobant l'ancienne colonie espagnole du Sahara Occidental. Une pression mis en évidence par la déclaration du ministère de l'Agriculture du 6 Février, qui menaçait en termes à peine voilés, de rouvrir le robinet de la migration irrégulière vers l'Europe si les exigences marocaines ne sont pas satisfaites évoquant même l’éventualité de tourner le dos à l’UE au profit de partenaires alternatifs que sont la Russie, la Chine, ou l'Inde.


Aziz Akhannouch, avait d’ailleurs déclaré à EFE : « Pourquoi nous continuons à faire les gendarmes ? » ajoutant : « Le problème de la migration est très coûteux pour le Maroc, et l'Europe devrait apprécier cela à sa juste valeur ».

 

Des dossiers économiques et sécuritaires en jeu

Si Federica Mogherini, le Haut Représentant pour la politique étrangère européenne a été conciliante avec le Maroc, recevant le 7 Février « 24 heures après la publication de la déclaration », le ministre délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita, le gouvernement espagnol a été quant à lui discret depuis le prononcé du verdict de la CJUE, souligne Cembrero.


Mais tout au long de 2016, explique-t-il, Madrid a déployé en vain des efforts auprès du Conseil des ministres de l'UE et avec la France « pour vaincre le Polisario au tribunal ». L’Espagne fournit également un soutien discret au Maroc dans toutes les instances internationales, à commencer par le Conseil de sécurité de l'ONU, et fait le dos rond quand des incidents surgissent, tels que l'expulsion des journalistes du Sahara ou le mitraillage, en 2013, de deux jeunes de Melilla cabotant dans les eaux marocaines.


La Cour de justice européenne devra également se prononcer sur un autre accord déterminant dans les relations entre l'UE et le Maroc : celui concernant la pêche. Celui-ci concerne essentiellement la flotte de pêche espagnole opérant principalement dans les eaux du Sahara, rappelle Cembrero, qui liste en cas de jurisprudence, de potentielles représailles qui toucheraient l’aspect sécuritaire de la coopération maroco-espagnole : un relâchement des forces marocaines contre les tentatives de pénétrer les enclaves de Ceuta et Melilla par les migrants subsahariens massés au Maroc, le retour des revendications nationalistes sur les deux cités et un gel potentiel de la coopération jusqu’ici exemplaire entre les services marocains et espagnols face à la menace terroriste de l’Etat islamique.

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