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Festival Gnaoua : du 19 au 21 juin, le cœur d’Essaouira battra pour la 26e fois au rythme des mâalems
Depuis sa création en 1998, le Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira s’est imposé comme un événement musical fondé sur la tradition des mâalems gnaoua qui, maîtres incontestés de la transe et gardiens d’un héritage ancestral, ouvrent chaque année les portes de leur art à des musiciens venus du monde entier.
Au-delà d’être un événement musical, le Festival Gnaoua s’affirme, édition après édition, comme un espace de rencontre globale, à la fois sensorielle, intellectuelle et spirituelle. Pour cette nouvelle édition, 350 artistes, dont 40 mâalems gnaoua, investiront les scènes d’Essaouira pour 54 concerts étalés sur trois jours de fête, dans une effervescence artistique traversant les frontières du jazz, de la pop et des musiques africaines.
Une parade et des dialogues musicaux sans frontières
Le festival s’ouvrira avec une parade haute en couleur, réunissant tous les mâalems dans les rues de la médina. Une célébration populaire et symbolique, suivie d’un concert d’ouverture sur la scène Moulay Hassan. À l’affiche : Mâalem Hamid El Kasri, la compagnie Bakalama du Sénégal, la chanteuse Abir El Abed et Kya Loum. Une composition scénique « à la fois enracinée et audacieuse ».
Parmi les temps forts : la rencontre entre Mâalem Houssam Gania et le batteur new-yorkais Marcus Gilmore, le duo spirituel entre Morad ElMarjan et Dhafer Youssef, ou encore la création inédite de Mâalem Mohamed Boumezzough aux côtés de musiciens du Mali, de France et du Maroc. L’incontournable Asmaa Hamzaoui, figure de proue de la jeune garde féminine gnaoua, partagera quant à elle la scène avec Rokia Koné, voix militante du Mali. La scène afro-diasporique contemporaine sera également mise à l’honneur, avec les performances très attendues de Cimafunk, Tiken Jah Fakoly ou CKay, à destination d’un public intergénérationnel.
Par ailleurs, Fehd Benchemsi & The Lallas, DuOud, Nishtiman Project, The Leila, ou encore Ribab Fusion viendront électriser les scènes d’Essaouira avec « leurs propositions singulières, mêlant racines locales, hybridations modernes et engagements sonores puissants ».
Penser le monde à travers l'art
Fidèle à son ADN, le Festival Gnaoua accueillera aussi la 12e édition du Forum des droits humains, consacrée aux mobilités humaines et dynamiques culturelles. Deux jours d’échanges réuniront intellectuels, artistes et penseurs comme Elia Suleiman, Andrea Rea, Véronique Tadjo ou Faouzi Bensaïdi autour des migrations, de la mémoire et de la création artistique.
Le festival s’inscrit aussi dans la durée à travers deux dispositifs pédagogiques. D’abord le programme Berklee at Gnaoua, en partenariat avec le Berklee College of Music, qui accueille de jeunes musiciens venus de 23 pays pour une semaine de formation intensive. Ensuite, la création de la Chaire des croisements culturels et globalisation, en lien avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, qui organise deux tables rondes sur la spiritualité et la fusion musicale contemporaine.
Sans oublier les concerts de rue, les ateliers et l’exposition « Entre jeu et mémoire » présentée au Borj Bab Marrakech. À ces espaces de transmission s’ajoutent les rencontres de l’Arbre à palabres, lieu de parole libre et inspiré de la tradition africaine.
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