Le bloc notes de la rédaction

Grande Mosquée de Paris, histoire pieuse d’un bourbier politique
Algérien de naissance, diplomate au service de la France et haut fonctionnaire de l’administration chérifienne, Kaddour Ben Ghabrit, premier recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP), incarne parfaitement toute la complexité de cette institution, qui fêtera, l’année prochaine, son centenaire. Près d’un siècle après la grandiose cérémonie d’ouverture le 15 juillet 1926, la GMP est à l’image de son instigateur, toujours autant tiraillée entre la France et ses deux anciennes occupations maghrébines. Elle est aujourd’hui en effet prise en tenaille entre des intérêts divergents et se voit contestée dans sa légitimité religieuse, son statut juridique trouble, ses activités économiques déloyales tout en incarnant une « tête de pont » politique au service d’Alger. Son origine repose pourtant sur un esprit d’apaisement, de recueillement, de mémoire, et de dialogue harmonieux des cultures et des religions. La GMP incarne encore, tout du moins symboliquement, l’islam en terre de France. Mais depuis les années 1960, elle est surtout un relais d’Alger au cœur de la capitale française. Une histoire de récupération, de lutte d’influence, témoin d’un récit post indépendance, loin d’être apaisé.

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