Le bloc notes de la rédaction
La mythique Librairie des Colonnes de Tanger rachetée par Fadel Iraki
La Librairie des Colonnes, haut lieu de la culture de la ville du Détroit, fondée en 1949, a été, selon nos sources, rachetée par l’homme d’affaires Fadel Iraki, amoureux des arts et de la culture, réputé pour avoir été l’actionnaire principal du Journal Hebdo de 1998 à 2010.
De nombreux écrivains marocains et étrangers ont tissé des liens étroits avec cette librairie, tels que Samuel Beckett, Jean Genet, Juan Goytisolo, Marguerite Yourcenar, Driss Chraïbi, Tennessee Williams, Mohamed Choukri, Amine Maalouf, Tahar Ben Jelloun, Abdallah Taia ou John Hopkins.
Déjà menacée depuis des années, Les Colonnes, qui semblait devoir subir le sort de nombreuses autres librairies mythiques qui ont du baisser le rideau au Maroc, a pu ressusciter une première fois en 2010 grâce à l'intervention de Pierre Bergé, homme de lettres français et tangérois de cœur, « qui a choisi d'investir dans ce projet humaniste afin de redonner ses lettres de noblesse à la librairie », avaient indiqué les responsables des lieux à cette occasion.
Mais depuis le décès de Bergé en septembre 2017, et la dispersion de son exceptionnelle collection personnelle d'objets d'art en octobre 2018, son conjoint, Madison Cox, paysagiste américain, façonneur notamment des jardins Majorelle à Marrakech, directeur des musées Saint Laurent de Paris et de Marrakech, et président de la fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, a cherché à céder la célèbre librairie de Tanger, mais pas selon des critères de prix, mais dans un souci de sauvegarde de ce patrimoine historique inestimable pour Tanger et le Maroc.
C’est dans ces conditions qu’il a accepté l’offre du très considéré collectionneur d’œuvres et d’objets d’art, notamment de la peinture marocaine et internationale contemporaine, Fadel Iraki, qui, « sur un coup de cœur », a signé le rachat de la librairie des Colonnes.
Joint par Le Desk, Iraki a confirmé la transaction sans en révéler les détails financiers, expliquant qu’il a été attentif aux recommandations de l’éditrice Kenza Sefrioui (En Toutes Lettres) qui l’a alerté, dit-il, sur le sort des Colonnes et surtout sur la nécessité absolue de pérenniser ce patrimoine culturel intemporel et sans frontières.
Iraki, présent à l’African Art fair de Marrakech, qui cette année fait la part belle aux œuvres continentales les plus remarquables, s’est dit « fier et honoré » d’être celui qui devra assurer la continuité de cet épicentre de la culture nord-africaine et mondiale, confirmant ainsi son rôle de mécène de la scène culturelle et de débat dont il a toujours été un acteur reconnu et incontournable.
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