Affaire Bouachrine: sextapes et promotion canapé
C’est une sorte de remake hybride de l’affaire Ramadan qui agite la France et du cas Weinstein qui a ébranlé Hollywood. L’ascension de Taoufik Bouachrine, 49 ans, directeur-fondateur du quotidien Akhbar Al Yaoum et du site Al Yaoum24, au faîte de sa carrière médiatique a-t-elle occulté des années de rumeurs sur ses pulsions de prédateur sexuel ? Les digues de silence sur la question des violences faites aux femmes, du sexisme ordinaire, des discriminations permanentes, auraient ainsi brusquement cédé depuis son arrestation et le tsunami de témoignages de femmes, connaissances, journalistes et employées du groupe de presse proche des islamistes du PJD, qui décrivent des avances appuyées, des attouchements forcés, des comportements de harceleur et même des viols caractérisés.
Accusé de « traite d’êtres humains, exploitation et abus de pouvoir à des fins sexuelles », Bouachrine est également poursuivi pour « chantage, menace, viol et tentative de viol, de harcèlement sexuel, de débauche… ». Il lui est en outre reproché « d’avoir utilisé des moyens pour filmer et enregistrer » ses forfaits. Mais le journaliste n'en démord pas. Il a affirmé sèchement aux enquêteurs qu’il ne s’exprimera pas sur les allégations des trois plaignantes (deux journalistes et une anonyme) qui l'accusent d'avoir abusé d'elles, mettant en cause leurs témoignages et l’ensemble des pièces à conviction rassemblées par la police, dont une série de sextapes saisies dans son bureau qu’il a ainsi refusé de visionner lors de son interrogatoire.
Première à s’exprimer à visage découvert, la supposée victime Khouloud Jabiri, a lourdement chargé son ancien patron dans les médias, notamment sur ChoufTV. Bouachrine déclare pour sa part qu’elle travaillait depuis 17 mois comme journaliste du site AlYaoum24 et que « sa plainte a pour origine un conflit avec son rédacteur en chef et ses collègues de travail ». Il affirme en outre n’avoir jamais eu d’entrevue en privé avec elle, échangeant uniquement par mail, la supervision de son travail étant du ressort de son rédacteur en chef. « En raison de son manque de professionnalisme », il dit lui avoir adressé « des avertissements qui l’ont conduit à porter plainte ».
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